mardi 23 juin 2015

Festa do Jongo -Fête du Jongo. Hommage à Darcy Monteiro da Serrinha

J' ai eu la chance de jouer avec Darcy à la fin des années 80 et de rencontrer grâce à lui de fameux musiciens et musiciennes à Rio de Janeiro où il était déjà une légende, ce qui fait mesurer la relativité des "Renommées" et leurs trompettes si bien chantées par Brassens.
Quasi inconnu en arrivant à Toulouse, j' ai vu Darcy se poser dans un bar ( à Rieux Volvestre, sous les arcades, la cité du papogay, trés exactement) sous les regards méfiants des indigènes et ressortir en leur faisant chanter la "lambada"(lampée en français), coup médiatique de l' époque, sans que les autochtones ne comprennent le moindre mot de portugais, ce qui n' avait pas beaucoup d' importance vu que ce hit était fait pour danser et draguer et non pour taquiner les muses Terpsichore et Calliope, jalouses d' Euterpe pour le coup.
Le manque de S.A.M.U. à Rio de Janeiro, ( cité de 18 millions d' habitantEs) a participé au décès de Darcy par un infarctus en pleine rue. Ce qui, en soi, est un plaidoyer pour un service public de qualité où qu' on se trouve sur la planète, les assureurEs privéEs ayant beaucoup de mal à se bouger le derche dans la vraie vie pour la sauver. 
Cet hommage à Darcy est à mettre en relation avec La Fête du Zumbi, premier "nèg' marron" brésilien à s' être émancipé des chaines de l' esclavage sur la Place XI où se dresse une statue à son effigie, commémorant l' évènement qui n' est pas sans rappeler l' Indépendance d' Haïti. 
J' étais invité car connaissant tous les Jongos que Darcy chantait en s' accompagnant d' une conga (quand ce n 'était pas une chaise ou un bout de comptoir). Petit français blanc comme un jambon (presunto) qui n' avait pas encore eu le temps de bronzer couleur locale sur les plages cariocas, je soufflais dans mon tuyau en donnant les réponses adéquates que les amiEs de la Serrinha (la Montagnette en quelque sorte) reprenaient en choeur comme accompagnant un Tartarin brésilien ayant troqué sa pétoire contre un tambour ce qui fait tout autant de boucan mais bien moins d' invalides, il faut bien le reconnaître. 
Mais le retour à la Serrinha en autobus Frêté (avec un grand P) par la Municipalité de Rio fût un moment d' apothéose comme j ' en ai peu connu dans ma vie:. une cinquantaine de tambourinaires-chanteurs et chanteuses, et même le chauffeur du bus, enchainant les sambas jusqu' à destination. Un "boeuf" à te couper le souffle et à taper sur les dossiers des sièges, sur les vitres,etc....
C 'est ce moment que m' ont offert Darcy et ses compères et commères que je te souhaite de vivre comme antidote à la morosité ambiante.....
Bonne écoute! Sam